COMPTE-RENDU de MISSION. AMBANJA. Octobre 2025

L’équipe au travail

Côté PLYM, l’équipe est réduite à sa plus simple expression car je suis volontairement seul (il est très facile de s’entendre dans ces conditions !).

Le but de cette mission solo : faire opérer Joséa afin de lui donner totalement confiance.

Joséa et moi avons travaillé harmonieusement avec ceux de la Clinique St Damien, particulièrement Dorice aux consultations, Algino et Patrick à l’atelier d’optique, Solange à la stérilisation, et Eric au bloc.

Eric, théoriquement manipulateur en radiologie, est en manque de travail, de même que son collègue Joël, car les appareils radio sont en panne (avec l’espoir d’avoir bientôt du matériel performant en provenance de Suisse). Il s’est recyclé temporairement et très efficacement en aide-opératoire souriant.

Osée était occupé ailleurs. Nous avons piqué les anesthésies locales.

Le voyage et les hébergements.

Arrivée en pleine période de manifestations dans les grandes villes pour obtenir le départ du Président Rajoelina. Air France a supprimé temporairement les vols directs Paris/Tana. Les vols intérieurs ont été conservés dans l’ensemble, avec des changements dans les horaires. Nosy Be et Ambanja sont restés calmes.

J’ai découvert Cocody Roc à Tana. Chambres d’hôtes très calmes près d’Ivato, avec un accueil et une restauration au top. Un poil plus cher qu’ailleurs mais ça vaut le coup. Le Fly Inn est très bien aussi.

Une nuit passée à Hell Ville au Tata Hôtel, proche du port. Propre. Très convenable et peu cher. Parfait pour prendre rapidement le bateau au petit matin. Essayer le restaurant « Hellville », également proche du port et délicieux.

Hébergement à la Clinique.

Le Père Elisée occupe une chambre. Un couple de jeunes infirmiers suisses est parti au milieu de la semaine, craignant une détérioration de la situation politique. Cela nous a permis de passer de bons moments à deux avec Elisée, pendant les repas préparés par Norline, et de refaire le monde.

La Clinique tourne comme d’habitude, avec l’apport intéressant de un ou deux jeunes praticiens. Les soucis liés au départ du Père Stefano ne sont pas terminés, à coups de cassations et de renvois. La Justice malgache n’a rien à envier à la française !

Jéromine était fatiguée les premiers jours, mais tout allait mieux en fin de mission et elle a retrouvé la pêche.

La JIRAMA (production et distribution d’eau et d’électricité) fait toujours des siennes et les coupures sont fréquentes. Heureusement, il y a un générateur d’électricité au bloc. Ne serait que pour ces coupures, on soutient la génération GenZ !

Le travail

Les consultations.

Chaque jour, nous avons vu avec Joséa et Dorice une vingtaine de patients en plus des consultations pré et post-opératoires.

Un peu de tout. Quelques recrutements ultérieurs pour la chirurgie. Une endophtalmie +/- stabilisée datant de la dernière mission.

La chirurgie.

Deux microscopes fonctionnent. Nous avons choisi celui qui possède un « espion » mais il n’y a pas de brillance correcte pour celui-ci. Toutes les anesthésies étaient bonnes.

Pendant les 5 jours de travail (4 jours de chirurgie), les chirurgies ont toutes été réalisées par Joséa. Soit 14 cataractes, 1 ptérygion et 2 paupières. La plupart étant des deuxièmes yeux de la mission antérieure d’Isabelle Winter fin septembre. Toutes les cataractes sont effectuées en chirurgie extracapsulaire tunnulisée par voie sclérale et implantation d’implant PMMA.

Pas de complication notable. Joséa prend vraiment de l’assurance et se permet même de chantonner quelquefois en cours d’opération.

Réflexions et conclusion.

-Il m’est toujours agréable de retrouver la Clinique St Damien et ceux qui y travaillent en permanence. L’accueil est simple et fraternel. La semaine s’est terminée par un repas commun pris sur la terrasse de l’hébergement avec ceux qui nous ont aidés, Joséa et moi. Pizzas, bière et chants malgaches…

-Joséa doit être le pilier ophtalmologique de toute la région. Elle est devenue autonome pour les chirurgies pas excessivement compliquées. Elle est consciencieuse, appliquée. Mais elle a besoin encore de soutien. C’est pour cela que les missions de PLYM sont indispensables. Les missionnaires doivent l’aider à progresser et continuer à apporter du matériel. Essentiellement des consommables car il y a assez d’instruments chirurgicaux restérilisables. La Clinique fournit des consommables mais ils coutent cher et il faut apporter des visqueux, des fils, du bleu, des couteaux, des myotiques, de l’Aprokam…, bref tout ce qui est indispensable pour la chirurgie extracapsulaire.

-Passer du temps en fin de mission pour ranger. J’ai déblayé de vieux implants pliables. Il en reste encore beaucoup. A terme, les cartons poussiéreux devraient disparaître du bloc

-Ne pas hésiter à enseigner divers traitements à Joséa, comme par exemple celui des endophtalmies (qui peuvent arriver), et apporter les médicaments nécessaires. Lui apprendre les IVT.

-Je continue à penser que la chirurgie extracapsulaire est celle qui est, sans contestation, adaptée pour le moment à la Clinique et aux patients. Honorette, brillante chirurgienne, ne s’y trompe pas. La phaco est certes une belle chirurgie qui fait plaisir mais elle est beaucoup trop onéreuse en pratique. La vocation de Joséa est d’opérer de façon régulière, pendant toute l’année, les nombreux malades de la région, en dehors des missions qui sont un soutien nécessaire.

-La médecine humanitaire, c’est se faire bien sûr plaisir en opérant et en voyageant, mais surtout former et transmettre, transmettre et former.

Quelques photos pour terminer :

Et voilà ! Merci à PLYM, à la Clinique, à Joséa et à tous.

Jean-Claude Villon